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17 Sep 2020 | Observatoire
 

Récemment, une tribune de cinquante signataires exprimait la crainte d’un nouveau report de l’expérimentation du cannabis thérapeutique en France (voir 11 septembre).

Aujourd’hui, c’est à la mission parlementaire dédié au cannabis de monter au créneau. Dans un rapport d’étape uniquement dédié au cannabis thérapeutique et dévoilé ce mercredi 16 septembre, la mission d’information exprime sa préoccupation sur ce sujet spécifique  (voir 17 juin et 24 janvier).

Pour son président, le député (LR) Robin Reda, il faut se lancer et réfléchir à des filières françaises de production.

•• Dans une interview au Parisien / Aujourd’hui en France, il déclare que « la France a pris un retard inquiétant par rapport à ses voisins européens, et cela perdure. Le cannabis reste associé à l’économie souterraine. Or, cette plante a 1000 visages. Le sombre du trafic de drogue. Mais aussi celui qui offre des opportunités en matière médicale (…) L’expérimentation prévue en ce sens auprès de 3000 malades doit commencer ».

« L’épidémie actuelle n’explique qu’en partie les retards et reports. Les travaux ont commencé il y a deux ans, le gros du travail technique était fait avant la crise sanitaire. On est donc dans une zone d’ombre, un blocage bureaucratique incompréhensible. Il y a un décalage entre la décision prise sur le plan sanitaire et son exécution politique. Le Gouvernement n’avance plus sur le sujet. Gérald Darmanin ne rend pas service au débat en le caricaturant. On ne peut que le regretter et réaffirmer tout est prêt. Ne reste plus qu’à agir ».

•• Le rapport d’étape a condensé dix propositions réalistes, plutôt « que 50, sans queue ni tête », explique le député (LREM) Jean-Baptiste Moreau, rapporteur général de la mission d’information concernant le cannabis thérapeutique.

La première : la publication immédiate du décret d’application permettant la mise en œuvre de l’expérimentation sur 3 000 malades.

Deuxième vœu : l’obtention d’un budget spécifique : « pour l’instant, il n’y en a pas ! Cela signifie qu’il va falloir compter sur les labos. Je n’ai pas envie de cela. L’expérimentation doit rester publique, à la main des toubibs et non des industriels. Il en va de son déroulement impartiale », reprend-il.

Autres propositions phares  : le développement d’une filière « entièrement » française du cannabis médical ; la possibilité de produire l’ensemble de la plante, afin de fournir des traitements pour des pathologies fixées par décret; ou encore, « confier à un organe public sa régulation », note Jean-Baptiste Moreau, bien décidé à ce que les choses bougent… quitte à bousculer le parti présidentiel auquel il appartient.

« Si on doit forcer le gouvernement à avancer, nous n’hésiterons pas. On fera une proposition de loi ! ».

Prochaines étapes du travail de la mission parlementaire : la sortie d’un deuxième rapport sur … le CBD. C’est pourquoi la Confédération a été auditionnée fin juillet (voir le 23 juillet).

Et puis, un nouveau cycle d’auditions est attendu. Sur le cannabis récréatif cette fois. À suivre.