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19 Nov 2020 | Observatoire
 

Ils se sont surnommés les «canna-maires ». La boutade est même devenue le nom du groupe WhatsApp sur lequel cette dizaine d’élus de la droite et du centre échangent depuis quelques semaines (voir 28 septembre). Tous réunis autour d’une certitude : il faut légaliser le cannabis Même s’ils sont encore largement minoritaires dans leur parti.

Rassemblés autour du député (ex-LR) de l’Essonne Robin Reda, ils ont acté, ce lundi 17 novembre, la création d’un groupe de travail sur le sujet, comme annoncé par Libération et Le Parisien. 

Sachant que … ce groupe de travail (composé d’ élus de droite et du centre) est différent de la mission parlementaire sur le cannabis (cannabis thérapeutique, CBD, cannabis récréatif …), réunissant toutes les tendances, et présidé par ce même Robin Reda (voir 23 juillet et 17 septembre).

•• En l’occurrence, sur le cannabis « récréatif «, ces élus-là partagent un constat : l’échec de la politique de prohibition et de répression.

« La France est un des pays les plus répressifs, et paradoxalement, celui avec le plus grand nombre de consommateurs. Et ça concerne toutes les classes, tous les âges », expose Arnaud Robinet, pharmacologue de profession et maire (LR) de Reims.

Si le cannabis s’est banalisé, le risque sécuritaire et sanitaire lié à son trafic aurait, lui, augmenté. « La situation s’aggrave, avec plus de règlements de comptes au kalach », rapporte Gil Avérous, maire (LR) de Châteauroux. L’autre point négatif : depuis quelques années, le taux de THC (contenu dans le cannabis aurait fortement augmenté, afin d’accoutumer le consommateur : « le jeune qui tombe dedans a un risque plus important d’être dépendant », alerte-t-il.

Parmi ce groupe de maires, on retrouve aussi Ludovic Toro (UDI) de Coubron (Seine-Saint-Denis), ou encore Ronan Loas (ex-LR) de Ploemeur (Morbihan).

•• La plupart se sont forgé cette conviction à la tête de leur ville. Ils veulent prendre le contrôle sur la commercialisation du cannabis pour étouffer le trafic, lutter contre l’insécurité, et s’assurer d’une moindre nocivité du produit. Tous évoquent aussi la manne économique dont disposerait un État « régulateur » de la consommation.

Début octobre, Avérous, Ravignon et Robinet ont signé une tribune défendant la légalisation. Dans la foulée, un autre texte, signé par plus de 80 parlementaires de droite, leur a répondu vertement (voir 4 octobre).

•• « Je partage l’inquiétude de mes collègues, mais le laxisme, c’est le statu quo », répond Robin Reda. Lui espère, dans les mois qui viennent, élargir son groupe de travail pour « formuler une proposition globale de lutte contre les problèmes liés à la drogue ».