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5 Août 2018 | Observatoire
 

Cela reste illégal … mais les ventes de « vaporisateurs électroniques portables à herbe » se multiplient sur Internet ou dans quelques magasins (selon Le Parisien de ce 2 août). 

Le principe ? Une alternative au traditionnel joint fumé. Une alternative sans combustion … Avec ces appareils, on chauffe l’herbe de cannabis, jusqu’à 190 °C, pour en dégager de la vapeur. On aspire ainsi uniquement les principes actifs de la plante illégale.

•• Ces appareils, déjà en vogue aux États-Unis, sont déjà utilisés dans des cliniques en Allemagne, en Israël ou en Suisse, pays qui ont légalisé l’usage thérapeutique (ou médicinal) du cannabis. Ces mêmes appareils ressemblent à s’y méprendre à des cigarettes électroniques ; certains tiennent dans le creux de la main.

•• Les prix varient de 75 à 300 euros. « On ne peut pas parler de boom, comme avec la cigarette électronique, mais d’une tendance », assure Nicolas Atlan de la boutique « Docteur Vaporisateur ».

« Aujourd’hui, les gens veulent inhaler propre et manger sain », assure Grimhild dans son magasin, l’un des rares spécialisés en « vap’ », dans le XIe arrondissement de Paris. Ici, officiellement, les vaporisateurs ne servent qu’à aspirer de la vapeur de laurier, de camomille ou de guimauve. « Beaucoup veulent l’adopter et abandonner la cigarette électronique, qu’ils trouvent trop toxique. Sur Internet et dans notre boutique, on vend jusqu’à 5 à 10 de ces vaporisateurs par jour », reprend Grimhild.

•• « Quand on fume du chanvre mélangé à du tabac, on avale du goudron, des métaux lourds, du monoxyde de carbone », raconte Florent Buffière, de l’association Norml, qui milite pour un assouplissement de la réglementation sur le cannabis. Sur son site, on conseille l’utilisation du vaporisateur plutôt que le « pétard » qui « noircit les poumons ».

•• Amine Benyamina, addictologue à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif, confirme que si on ne peut pas se passer d’herbe, la vaporisation se révèle « moins nocive » : « tous les produits issus de la combustion sont à éviter. Avec ce procédé, on évite le tabac, qui contient plus de 4 000 substances, la plupart toxiques. Ils ont raison de l’utiliser, conclut-il. Cette technique est même indiquée dans le cas de chanvre thérapeutique ».

•• Autre particularité de ces nouveaux joints : la vapeur se révèle quasi inodore ; l’usage se fait de plus en plus discret. « J’en ai déjà vapoté dans la rue, mais aussi en réunion et même … dans l’avion, sans que personne ne s’en aperçoive » se vante un utilisateur.