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27 Mar 2017 | Observatoire
 

Obésité, consommation excessive d’alcool ou de viande rouge, sédentarité et tabagisme sont les principaux facteurs de risque évitables des cancers digestifs dont certains (foie et pancréas) sont en forte augmentation, a souligné, ce jeudi 23 mars, la Société nationale française de gastro-entérologie (SNFGE), dans un communiqué repris par l’AFP.

Quelque 75 000 nouveaux cas de cancers digestifs sont diagnostiqués chaque année en France, dont 42.000 cancers colorectaux, 11 500 cancers du pancréas, 8 700 cancers du foie et 6 600 cancers de l’estomac, selon les dernières estimations de l’Institut national du cancer (INCa).

•• « Certains facteurs de risque comme l’alcool ou le tabac sont désormais assez bien connus, mais la majorité des gens n’a pas conscience que son mode de vie est à risque », avertit le Professeur Christine Silvain, présidente de la société savante qui a décidé de lancer une campagne de prévention des cancers digestifs.

Parmi les risques mal connus du grand public figurent notamment le surpoids, la sédentarité ou la trop grande consommation de viande rouge et charcuterie, cités seulement par 30 % des personnes interrogées dans un sondage OpinionWay publié jeudi.

•• La viande rouge joue pourtant un rôle non négligeable dans le cancer colorectal tandis qu’une augmentation de 5 points de l’indice de masse corporelle (IMC) augmente de 15% le risque de cancer du côlon ou du pancréas et de 55 % le risque de cancer de l’œsophage, a précisé de son côté le Professeur Frank Zerbib, secrétaire général de la SNFGE, en marge des journées francophones de gastro-gastroentérologie à Paris.

•• Le sondage fait également apparaitre que 76 % des personnes interrogées ne savent pas que des vaccins peuvent prévenir certains cancers. C’est notamment le cas du vaccin contre l’hépatite B qui prévient le cancer du foie ou du vaccin contre le papillomavirus (HPV) qui pourrait, selon la SNFGE, empêcher une partie des quelque 900 nouveaux cas de cancers de l’anus détectés chaque année en France s’il n’était pas réservé uniquement aux jeunes filles, mais étendu aux jeunes gens.

•• Le seul cancer dont l’incidence (le nombre de nouveaux cas) a significativement baissé ces dernières années est celui de l’estomac, grâce à une amélioration des règles hygièno-diététiques et au traitement antibiotique systématique de l’infection par Helicobacter pylori. Cette bactérie colonise la muqueuse gastrique et augmente le risque de cancer.

•• L’augmentation rapide des cas de cancers du pancréas, un cancer au pronostic particulièrement sombre, reste en revanche largement un mystère, même si l’épidémie actuelle d’obésité ainsi que l’exposition à certains polluants sont évoqués par certains experts.

•• Parmi les autres facteurs impliqués dans les cancers digestifs, la SNFGE signale le « risque familial » qui concerne 3 à 5 % de l’ensemble de ces cancers, mais augmente très fortement le risque d’être atteint, de l’ordre de 70 à 100 % selon les cancers. Intitulée « mieux prévenir pour sauver des vies », la campagne de prévention sera diffusée à partir d’avril via une vidéo accessible (réseaux sociaux et www.snfge.org).