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27 Août 2016 | International
 

Québec Kahnawake tobacco-storeC’est ce vendredi 26 août qu’est entrée en vigueur, au Québec, la nouvelle loi de Santé (voir Lmdt des 5 août 2016 et 19 novembre 2015). Parmi les mesures qui font vivement réagir l’Association québécoise des Dépanneurs en Alimentation (l’AQDA – les buralistes locaux / voir Lmdt des 7 mai et 20 janvier 2015), l’interdiction de la vente des produits du tabac comportant des arômes (menthol ou autres) … qui s’annonce largement détournée par le marché parallèle.

Dans un communiqué, l’AQDA interpelle le gouvernement du Québec sur le fait qu’il « a sciemment décidé de retirer ce produit des 8 000 détaillants légaux du Québec en sachant très bien que les quelque 200 cabanes à tabac situés dans les réserves autochtones ( indiens ) du Québec ainsi que la quinzaine d’usines illégales de fabrication de tabac de contrebande qu’on y trouve, pourront poursuivre la production et la distribution du tabac au menthol sans être aucunement inquiétés avec, en boni, un monopole total et complet sur ce marché offert sur un plateau d’argent ».

« Une loi devrait être appliquée à tout le monde ou à personne », souligne Michel Gadbois, président de l’AQDA (voir Lmdt du 21 janvier 2015).  « En décrétant la prohibition du menthol partout, sauf dans les réserves autochtones, le gouvernement alimente le cynisme de la population ainsi que la demande des consommateurs vers les produits de contrebande ».

Pour illustrer son point de vue, l’AQDA a diffusé, le même jour, la photo d’un panneau publicitaire géant situé dans la réserve de Kahnawake et sur laquelle on aperçoit un paquet autochtone de marque Fleur-de-Lys Menthol avec l’inscription : « Tabac de meilleure qualité ».

L’Association met en doute que le gouvernement fasse entendre raison aux réserves malgré les rencontres cette année entre le chef de la communauté Mohawk de Kahnawake et le premier ministre Couillard, d’une part, ainsi que le ministre des Finances, Carlos Leitao, d’autre part ; rencontres durant lesquelles « les enjeux sur la taxation et le jeu en ligne ont été abordés ».

« En laissant la situation pourrir, voire en l’empirant par une réglementation plus sévère et des taxes plus élevées, le gouvernement engendre des effets pervers pires que les bénéfices escomptés » conclue Michel Gadbois.