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26 Mai 2020 | Profession
 

Un peu plus de deux ans après sa nomination, Bertrand Meheut a démissionné, ce mardi 26 mai, de la présidence du PMU, pour des raisons personnelles.

Il doit être remplacé par Philippe Augier, le maire de Deauville. Ce dernier a le soutien des présidents des sociétés mères du PMU, France Galop et du Trot, après consultation des pouvoirs publics. Une assemblée générale du PMU est convoquée le 9 juin.

Dans un entretien aux Échos, Bertrand Meheut (voir 15 et 12 avril 2018) estime que la filière hippique « a encore des efforts de réduction des coûts à accomplir », alors que le PMU, qui la finance, affronte une crise sans précédent. Extraits …

« Si je reviens sur ces deux années, beaucoup a été fait. J’avais suggéré de mettre en place un pilotage dual en dissociant la fonction de président de celle de directeur général parce que j’estimais qu’il est plus efficace. Il a été mis en place et il est conservé dans le cadre de ma succession.

•• « Nous avons réduit très sensiblement les coûts du PMU, ce qui était pour moi une priorité. Avec Cyril Linette, nous avons réussi à faire économiser 80 à 100 millions d’euros par an, soit une réduction de l’ordre de 20 %.

C’est un message difficile à faire passer mais cela a permis de protéger le PMU qui serait dans l’incapacité de supporter une telle charge supplémentaire durant la crise que nous subissons. Cette impulsion a été absolument déterminante. Ce travail sur les coûts n’est pas terminé mais une grande partie a été faite.

•• « En même temps, il ne suffit pas de réduire les coûts. Il fallait remettre le PMU sur la voie de la croissance, la baisse des enjeux, de l’ordre de 2,5 % par an depuis une dizaine d’années, conduisant à une réduction inéluctable de son résultat. À ce titre, j’ai soutenu, parfois contre vents et marées, une stratégie ambitieuse de réduction de l’offre de courses afin de maximiser les paris. Elle a été engagée début 2019 et portait déjà ses fruits avant la crise (…). 

•• « J’ai également travaillé sur la gouvernance avec les sociétés mères. Nous avons progressé dans l’alignement des intérêts même si tout n’est pas encore parfait (…) Face à la crise, les parties se sont bien alignées. Nous avons présenté des comptes consolidés aux pouvoirs publics pour la filière.

« Nous avons obtenu ensemble des aides de l’État : chômage partiel, mesures fiscales. Ces mesures ne seront toutefois pas suffisantes pour sortir de la crise, et la question du moment, c’est la relance. La reprise des courses, le 11 mai, est un élément très positif ( voir le 15 mai ). 

•• « La situation du pays est difficile. Les pouvoirs publics ne peuvent pas donner un blanc-seing à tous les secteurs en même temps, et l’État a déjà fait beaucoup pour la filière.

« Je ne donnerai pas de chiffre mais celle-ci avait de la trésorerie disponible à la fin avril. Il n’y a pas d’urgence démesurée. En outre, il y a encore un certain nombre d’incertitudes dans son écosystème : les bars, qui font office de points de ventes, vont-ils effectivement ouvrir le 2 juin pour ceux en zone verte ?

« Quel va être le rythme de réouverture chez les buralistes qui avaient décidé de fermer ? Il faut poursuivre le travail en faveur de la reprise et tirer le bilan pour définir le soutien nécessaire ».