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20 Oct 2014 | Observatoire, Profession
 

France 2 JT WEToujours la même méthode : on capte par caméra cachée un comportement interdit ; on rebondit en généralisant et en englobant tous les buralistes dans le même sac ; avec, à la clé, des accusations contre toute une profession et l’évocation d’un drame pour bien appuyer sur la corde sensible. Cela s’est passé sur France 2, hier soir, lors du journal de 20 heures.

Le commentaire du sujet démarre fort : « des jeunes, mineurs, jouent aux paris sportifs à la sortie de l’école. Premiers complices : les débitants de tabac ». Sans la moindre nuance dans le propos. Puis, une caméra cachée piège la scène d’un ado se procurant sans problème un pari sportif  chez un détaillant buraliste. Interrogé quelques instants après sur l’âge du client, le débitant répond par un laconique : « je préfère lui vendre cela que des clopes ».

La séquence enchaîne ensuite sur le témoignage de jeunes ayant monté un site de conseils sur les jeux (avec une liste de buralistes), puis le commentaire d’un addictologue et la mise en exergue d’un chiffre selon lequel 1 mineur sur 2 se livre ou s’est livré au jeu. Conclusion forte avec le témoignage d’un père dont le fils joueur a mis fin à ses jours.

Interdiction jeux mineursPremières remarques : tout le sujet repose sur un seul cas. Celui du buraliste piégé par la caméra. Puis, sur les dires des ados ayant monté leur site de conseil aux jeunes joueurs. Le chiffre produit correspond aux études de l’Inserm (Institut de la Santé et de la Recherche médicale) qui portent avant tout sur la pratique des jeux … en ligne. Quant au jeune désespéré, ce n’était pas un mineur.

Autres remarques : il n’est pas normal qu’un mineur puisse se procurer des jeux chez un détaillant. Et c’est pour cela que la Française des Jeux et les organisations représentatives des détaillants (Confédération et UNDP) conjuguent leurs efforts sur un plan permanent de sensibilisation des points de vente par rapport à une réalité de tous les jours … moins évidente qu’il n’y parait pour quelqu’un ne travaillant pas dans un point de vente. Le mineur apparu sur l’écran n’a-t-il pas confié qu’il avait commencé « parce que son père lui avait demandé de lui acheter des jeux » ?