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30 Mai 2020 | Profession
 

Épisode numéro 17 de notre revue de presse des témoignages de buralistes à travers les régions (voir 28 et 27 mai).

•• Enthousiaste et motivée, la buraliste d’un bar-tabac-restaurant de La Ferrière-Bochard (740 habitants, 10 kilomètres d’Alençon) a dynamisé, depuis deux ans, son établissement avec une offre élargie de tabac, jeux, services, relais poste, petite épicerie avec investissement dans la vie communale : fête de la musique, fête communale, etc.

Une belle trajectoire soutenue par la municipalité propriétaire des murs … jusqu’au 15 mars dernier :

« nous étions sur une bonne dynamique, 25 à 30 repas journaliers, une clientèle d’entreprises comme les personnels d’une société locale, une bonne fréquentation des services … puis moins de ressources, des factures et des emprunts, la mise en chômage partiel de la cuisinière, le moral en berne ! J’ai du mal à reconstituer mon stock de tabac pour redémarrer, mais je me bats, je crois en l’avenir de ce commerce qui répond à des besoins locaux ».

Elle a décidé de restructurer les espaces, en anticipant les nouvelles normes sanitaires : « la cuisine a été réaménagée, la circulation sécurisée en abattant des cloisons, la gestion des déchets, la nouvelle disposition de la salle du restaurant, l’électricité, les peintures, nous voyons la fin des travaux. Nous allons privilégier les services à l’extérieur, sous barnum, pour respecter les consignes sanitaires. La terrasse permettra un service respectueux des règles de circulation » résume-t-elle.

Même la carte du restaurant est refondue : plus de buffet froid pour les entrées, mais des parts séparées en assiettes. « Tout est à expérimenter, nous lançons une crêperie le vendredi soir, samedi midi et soir, une carte par thèmes en septembre, nous verrons avec l’aide des fidèles clients, j’y crois encore » (Ouest France).

•• La dernière livraison presse de ce jeune buraliste, installé depuis un an à La Tour du Pin (16 kilomètres de Bourgoin-Jallieu),remonte au 11 mai. Sur ses étagères, les piles de magazines sont de plus en plus petites et aucune presse quotidienne. « Les gens, soit ils achètent un peu par dépit, soit ils ne prennent rien. Maintenant, ils appellent le matin pour savoir si on a été livré et certains ne viennent plus ».

Avant le confinement, il vendait pour 500 euros par jour de presse dite nationale ; 300 avec le confinement et un flux moins important ; c’est tombé à 100 avec la grève Presstalis. Et ces amateurs de presse achetaient aussi parfois des jeux à gratter, un paquet de cigarette, etc. Autant de manque à gagner supplémentaire pour ce commerce. Comme nombre de ses collègues, il pensait que cette grève ne durerait que quelques jours : « il faut une solution rapide ».

Le jeune commerçant de proximité a l’impression que l’activité de diffuseur de presse est « oubliée. On était commerce de première nécessité durant le confinement et là, plus personne pour nous ». Outre les difficultés financières se pose aussi l’accès à l’information en pleine pandémie : « tout ce qui se passe en ce moment avec le coronavirus, les gens ont besoin de savoir, de se renseigner, d’informations  » (France Bleu).

•• Fermé depuis la mi-mars, le bar-tabac-épicerie à Henvic (près de Carantec dans le Finistère, 1 400 habitants) rouvre ses portes, ce mardi 2 juin, avec un nouveau buraliste. L’ouverture a été retardée de deux mois, en raison de la crise sanitaire. Cet Henvicois d’origine, exilé pendant 35 ans en Outre-Mer, est à présent impatient d’accueillir ses clients.

Bar-tabac- presse-jeux-épicerie et, en nouveauté, une vaste terrasse dans le jardin attenant qui offrira un espace convivial en plein air. L’amplitude horaire a aussi été étendue et l’épicerie proposera un assortiment plus étoffé. « Toutes les mesures sanitaires sont prises afin d’accueillir les clients en toute sécurité et grâce à la terrasse, la distanciation sociale sera plus facile à mettre en œuvre » (Le Télégramme).

•• La veille des déclarations d’Édouard Philippe, les deux buralistes d’un bar-tabac-presse d’Angers avaient déjà tapissé leur mur de recommandations sanitaires, issues du projet de protocole transmis par le Groupement national des Indépendants Hôtellerie-Cafés-Restaurants (GNIHCR).  « Le protocole est énorme ! Je m’appuie sur ce projet car je ne veux pas risquer une réprimande des fraudes ou une attaque juridique d’un client ».

Ils ont déjà prévu les bandes de distance ou des autocollants « sens interdit » sur les tabourets du bar, devenu trop étroit.Sur les sept tables, ils pensent pouvoir en conserver trois. Devant un plexiglas, deux pieds collés eau sol afin d’encourager les clients à rester devant. Ils réfléchissent à tout, comme les housses pour les manteaux du personnel et le bidon de gel hydroalcoolique dans les toilettes.

« Mais, malgré tout, on n’a pas l’élément le plus important pour nous : la fréquentation ?  » (Ouest France).