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22 Mar 2020 | Profession
 

Épisode 4 de notre revue de presse régionale (voir 18, 19 et 21 mars), avec un zoom sur ces buralistes qui gardent le moral.

•• « Les gens viennent faire leurs courses, ils s’arrêtent au tabac. C’est l’essentiel des achats. Ils cherchent aussi des bouquins de jeux – Sudoku, mots-fléchés … Je vends pas mal de presse féminine, des coloriages et de la presse jeunesse » constate la buraliste d’un tabac-presse à Talant (à 4 kilomètres de Dijon, Côte-d’Or), laquelle se considère comme relativement épargnée grâce à son emplacement.

Le Loto fonctionne bien ainsi que la photocopieuse et les stylos à encre effaçable …ajoute-t-elle en nettoyant son comptoir et son terminal de paiement. Elle est déjà équipée d’un masque et de gants.

« Le centre-ville est mort. il faut faire avec » déclare un confrère de Dijon. « Nous n’avons rien changé à nos habitudes, je me lave plus souvent les mains. Nous faisons moins 70 % du chiffre d’affaires mais nous avons la chance de pouvoir ouvrir ».  Les paquets de cigarettes constituent le gros des articles vendus par le buraliste et « beaucoup de personnes âgées viennent chercher les journaux » (Le Bien Public).

•• Tabac, presse, mercerie … À Conlie (à une vingtaine de kilomètres du Mans, Sarthe), le buraliste a réduit son amplitude horaire : 7 heures à 18 heures.

Fermer, il en aurait la possibilité. Mais le report des charges, il n’en fait pas trop cas, il faudra bien les payer plus tard quand même, alors autant travailler. Et puis, c’est important pour les clients : le tabac – que les clients achètent par multiples, ce vendredi,  mais aussi la presse. Le point de basculement qui le ferait fermer, sans cela ? « S’il y avait davantage de cas confirmés dans la région » (Le Maine Libre).

•• Dans le centre-ville de Grand-Charmont (à 4 kilomètres de Montbéliard, Doubs), ce vendredi matin, la place principale fait grise mine malgré un soleil généreux. Automobilistes et piétons viennent chercher leurs cigarettes, le journal, des timbres … au compte-gouttes. Le buraliste accueille, comme son employée, avec un masque et des gants en latex.

À l’intérieur, deux chaises posées contre le comptoir font office de barrières sanitaires : « je vais mettre du ruban de signalisation pour délimiter le périmètre ». Même les adeptes de jeux à gratter ont jeté l’éponge.

Il sait que des confrères ont déjà fermé  : « je resterai ouvert aussi longtemps que possible. Et tant que je ne suis pas malade. Mais il est vrai que les discussions avec les clients me manquent. Tout n’est pas que commercial. Mon métier, c’est ma vie. Je travaille ici depuis 23 ans » (L’Est Républicain).

•• « Je n’envisage pas de fermer car on a peu de clients, mais ils ont besoin de contacts » déclare une buraliste à Saint-Laurent-de-Chamousset (Rhône) Elle a donc changé ses horaires pour mieux répondre aux besoins des habitants : 7 heures à midi et de 17h30 à 19 heures.

«  Dans ce contexte, il faut se serrer les coudes (…) les gens sont heureux d’échanger, on leur remonte le moral. Quelques fois, on essaie de les raisonner, notamment ceux qui veulent acheter plusieurs cartouches de cigarettes. On fait du social, c’est valorisant, mais compliqué car on ne vend pratiquement plus rien : les personnes achètent leur journal, discutent un peu et repartent. » (Le Progrès).