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13 Août 2017 | International
 

6 euros en Belgique contre 10 euros (annoncés) en France … De quoi voir proliférer la création de nouveaux tabac-shops le long de la frontière avec la France, établissements qui finissent même par poser problèmes aux autorités belges (voir Lmdt des 19 juin 2017 et 24 mai 2016).

Sans compter les graves inconvénients pour les buralistes français (voir Lmdt du 3 décembre 2014). C’est vraiment l’anarchie commerciale. À cause du tabac moins cher.

•• « Les clients viennent de loin. Quand je travaillais à Mouscron, nous avons, par exemple, rencontré des clients de la région parisienne qui allaient remplir leur camionnette de cigarettes. Des clients qui avaient organisé des commandes groupées » explique le chef de corps de la zone de police du Val de l’Escaut, ce 11 août, sur un site belge. « Nous pouvons penser qu’il y aura encore plus de clientèle dans le futur ».

Or, les polices locales ont déjà fort à faire aujourd’hui avec certains magasins de tabac qui peuvent, éventuellement, être la cible de braqueurs (voir Lmdt du 21 août 2016) ou qui cachent aussi blanchiment d’argent et même traite d’êtres humains …

En principe, les polices locales continuent de mettre la pression sur ces magasins de nuit qui peuvent techniquement rester ouverts 24 h/24. Mais dans la mesure où le gouvernement fédéral ne bouge pas, cela ne va pas loin. « À partir du moment où, pour faire simple, les magasins de nuit sont interdits en France par les préfectures et où le fédéral en Belgique ne nous donne pas de pouvoir pour limiter les heures d’ouverture, ici, en vertu de la loi sur la liberté de commerce, nous ne nous en sortirons pas … », estime Christine Noterdaem, commissaire de la zone de police de Mouscron.

•• 62 tabacs-shops à Mouscron, soit un magasin pour 1 000 habitants. Mais c’est aussi la pression pour les riverains. « Nous avons souvent, venant des riverains des magasins de tabac, des plaintes pour tapage nocturne. À cause des bruits de portes qui claquent la nuit, des personnes qui parlent sur la voie publique », explique Christine Noterdaem.

Cependant, « nous avons moins de plaintes qu’avant puisque les quartiers se vident. Ils se désertifient », poursuit la commissaire, « les habitants partent. Les autres commerces ferment et ils sont aussitôt rachetés pour devenir des magasins de tabac. Les propriétaires sont payés rubis sur l’ongle. Cash. Certains ne se posent pas trop de questions (…)

 » Les magasins de tabac peuvent ouvrir 24 h/24 s’ils répondent à certaines conditions. Et aujourd’hui, ils sont en train de se bouffer entre eux. L’un ouvre toute la nuit, l’autre le fait aussi. Et ce n’est qu’un début … » annonce Christine Noterdaem.