Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
30 Mar 2019 | Institutions
 

Deux nouvelles réactions sur l’annonce gouvernementale de la baisse de la prévalence tabagique : « 1,6 million de fumeurs quotidiens en moins depuis 2016 » (voir Lmdt des 28 et 25 mars).

•• François Béguin, journaliste Santé du Monde dans un tweet d’alerte : « Ce qui est sioux, c’est que les chiffres de @santeprevention englobent les personnes qui ont arrêté de fumer et celles … qui n’ont pas commencé. On ne peut donc pas dire que 600 000 personnes ont arrêté de fumer au cours des six premiers mois 2018 ».

•• Même interrogation sur le blog du médecin-chroniqueur Jean-Yves Nau. « Annonce fracassante des services du Premier ministre (…) rien n’était dit par l’exécutif sur les consommations issues de la contrebande de cigarettes. Et rien, non plus, sur le rôle joué par ces phénomènes majeurs que sont l’émergence de la cigarette électronique, la révolution des volutes et le rôle des addictologues dans la diffusion en pratique du concept de réduction des risques. Mais du moins pouvait-on espérer que ces 600 000 soient consolidés. Or rien (…).

« Reste donc la question de la crédibilité à accorder aux données chiffrées gouvernementales. Nous avons demandé à Santé publique France de bien vouloir nous éclairer. Où sont les références de ces données ?

« Réponse de l’Unité de valorisation presse (Direction de la communication et du dialogue avec la société) : « ces données sont issues du Baromètre de Santé publique France 2018 et l’ensemble des résultats sur le tabac sera publié à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac le 31 mai prochain ».

« Il faudra donc encore attendre deux mois puisque les résultats du Baromètre de Santé publique France 2018 sont en cours de dépouillement. Seul élément connu : le « terrain de l’enquête ». Elle a été menée du 10 janvier au 25 juillet 2018, auprès de 9 076 personnes âgées de 18 à 75 ans. Les numéros de téléphone, fixes et mobiles, ont été générés aléatoirement. L’entretien téléphonique a duré en moyenne 10 minutes.

« Et, si l’on comprend bien la communication, c’est ainsi que l’on aurait conclu, par extrapolation, à la disparition de 600 000 fumeurs. »