Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
10 Mai 2016 | Observatoire
 

Lycéens Jeunes FumeursSelon la dernière enquête annuelle « Paris sans Tabac », présentée ce lundi au « Sommet de la Vape » (voir Lmdt du 9 mai), le taux de fumeurs (exclusifs ou non) a baissé, entre 2013 et 2016, de 15,5 % à 7,1 % chez les 12-15 ans et de 39,5 % à 29 % chez les 16-19 ans. « Aucun autre changement important (que l’arrivée de l’e-cigarette) n’explique la cassure du taux de tabagisme chez les jeunes depuis 2012 » analyse le professeur Bertrand Dautzenberg. 

•• Commentant les conclusions de l’enquête – conduite annuellement sur des élèves des collèges et lycées de Paris (voir Lmdt des 29 mai 2015 et 19 mai 2014) – , le pneumologue assure que l’e-cigarette ne « serait pas une porte d’entrée vers le tabagisme mais un concurrent du tabac chez les adolescents français ».

Entre 2014 et 2016, le taux d’expérimentation de l’e-cig s’est stabilisé à 24 % chez les non-fumeurs, à 80 % chez les fumeurs et à 91 % chez les fumeurs quotidiens.

La grande majorité des adolescents ayant essayé ne l’utilisent pas régulièrement. Et ce dernier taux diminue en passant de 30 % en 2014 à 18 % en 2016. Même tendance à la stabilité pour le taux de vapotage « au cours du mois dernier » entre 2013 et 2016 : de 4,1 % à 3,9 % pour les 12-15 ans ; de 8,3 % à 9,2 % chez les 16-19 ans.

•• Autre enseignement de l’enquête : seuls les fumeurs quotidiens utiliseraient majoritairement des liquides nicotinés (77 %) contre 36 % pour les non-fumeurs ( de cigarettes traditionnelles ) et 19 % pour les fumeurs occasionnels.  Et ces liquides contiendraient majoritairement « moins de 1% » de nicotine « Dans ces conditions, l’initiation d’une dépendance nicotinique reste possible, mais le risque est réduit » estime Bertrand Dautzenberg.

•• « Ce n’est pas pour autant qu’il faut dire aux jeunes de vapoter. Il faut interdire la vente de la cigarette électronique aux moins de 18 ans comme c’est fait. Mais il faut rester prudent pour les condamnations. Ce n’est pas un produit à recommander, mais il faut laisser faire la population et voir un peu ce qui se passe et le suivre. Il serait, en revanche, bon d’avoir des enquêtes prospectives pour conforter ces données qui sont acquises sur des données transversales » toujours selon le président de « Paris sans Tabac ».