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L’Ordre des médecins autrichien a lancé une pétition pour amener le gouvernement à renoncer à un assouplissement de la réglementation anti-tabac dans la restauration (voir Lmdt des 2 janvier 2018 et 12 décembre 2017).

•• L’Autriche devait voir entrer en vigueur le 1er mai une interdiction totale du tabac dans les bars et restaurants en vertu d’une loi adoptée en 2015 mais rendue caduque par l’arrivée au pouvoir en décembre d’un nouveau gouvernement alliant les conservateurs au FPÖ, rappelle une dépêche AFP.

Treize ans après ses premières tentatives pour interdire le tabac dans les restaurants et les bars, l’Autriche doit ainsi rester un des derniers pays d’Europe où il demeure possible officiellement de fumer dans les débits de boisson.

•• Mais ce revirement, arraché par le vice-chancelier Heinz-Christian Strache au chef de gouvernement conservateur Sebastian Kurz, a suscité une levée de bouclier.

•• Lancée notamment par l’Ordre des médecins, une pétition informelle a recueilli plus de 450 000 signatures en quelques semaines, soit plus de 5 % de la population de ce petit pays de 8,7 millions d’habitants.

Face à ce succès, l’Ordre a lancé, le 2 février, une pétition d’initiative populaire officielle, prévue par la législation autrichienne. Si 100 000 citoyens y souscrivent, le Parlement devra mettre le sujet à son ordre du jour.

•• L’Ordre a précisé vouloir « convaincre le gouvernement, avec des arguments politiques concrets, de ne pas revenir sur l’interdiction de fumer dans la restauration ».

Quelque 13 000 personnes meurent du tabac chaque année en Autriche, pays au troisième plus haut taux de fumeurs de l’UE, selon Eurostat (30 % des plus de 15 ans).

•• En l’état, la consommation de tabac doit rester autorisée dans les établissements dotés d’espaces fumeurs séparés, et dans ceux d’une superficie inférieure à 50 mètres carrés si leur exploitant le souhaite. M. Strache, lui-même grand fumeur, a justifié cette disposition par le maintien d’une « liberté de choix », soulignant que ce compromis garantissait à ses yeux « l’intérêt des non-fumeurs, des fumeurs et des restaurateurs».

Après une longue valse-hésitation, M. Kurz (non fumeur), dont le parti avait approuvé la loi d’interdiction, avait fini par céder au FPÖ, celui-ci ayant fait de l’annulation de cette législation une condition sine qua non à son entrée au gouvernement.