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Prix neutrePour une fois que la pression du moment ne portait pas sur le prix du tabac, une étude du cabinet Microeconomix – reprise par Le Parisien / Aujourd’hui en France de ce lundi 23 mars – vient relancer le débat et la machine à buzz. Pour ne pas peser financièrement sur la collectivité, le prix « juste ou neutre » d’un paquet de cigarettes devrait être … à 13,07 euros, soit une hausse de  87 % par rapport aux tarifs d’aujourd’hui.

D’après les calculs (basés sur les chiffres de l’Observatoire français des Drogues et Toxicomanies, de l’Insee et de l’Institut national de Prévention et d’Éducation pour la Santé ), la cigarette aurait, contrairement aux idées reçues, un impact positif sur les finances publiques, puisque l’Etat gagnerait actuellement … 1 milliard d’euros grâce au tabac.

Comment ?
. d’un côté 19,6 milliards d’euros de dépenses : 13,6 milliards pour les dépenses de santé engendrées par le tabac, plus 3,3 milliards d’impôts non encaissés du fait des décès prématurés ;
. en face, 20,6 milliards de recettes : 14 milliards de taxes perçues, plus 6,6 milliards d’économies du fait des pensions non versées au fumeurs décédés .

En revanche, les entreprises perdraient 16 milliards d’euros en chiffre d’affaires (en 2013) de par la perte de productivité (absence ou décès d’un salarié, recrutement et formation d’un nouveau, …). C’est pour combler ces pertes que les experts de Microeconomix estiment que le paquet devrait être fixé à 13,07 euros.

L’étude envisage même un troisième scénario. Si l’on ajoute la perte de revenus des fumeurs liée aux différentes pathologies, le prix « neutre » (terminologie utilisée par les chercheurs) devrait monter à 15,69 euros (soit + 124 %). Mais il n’a pas été retenu « ce coût-là n’impacte que la personne, pas la collectivité ».

En conclusion, l’étude se permet de recommander aux pouvoirs publics la fixation « d’un juste prix non contestable » : « aujourd’hui, celui-ci est calculé pour ne fâcher ni les fumeurs ni les buralistes, tout en envoyant un signal aux associations antitabac. Notre principe serait basé sur l’idée du pollueur-payeur ».

Deux remarques. Un, il manque le quatrième scénario celui qui évaluerait le coût social du marché parallèle du tabac, déjà à 25% du tabac consommé en France, voire plus, en cas de nouvelle augmentation. Deux, Le Parisien fait remarquer dans son article que l’étude est « opportune » en plein examen du projet de loi Santé … Et on se doute bien que ce cabinet de recherche et d’expertise économique n’a pas engagé ses travaux seulement pour se faire plaisir ou « mousser ». Alors qui est derrière ?