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12 Août 2014 | International, Trafic
 

BruxellesBruxelles a officiellement demandé à l’Espagne et à la Grande-Bretagne d’enquêter sur de possibles trafics dans l’enclave britannique suite au rapport de l’Office européen de Lutte antifraude (voir Lemondedutabac du 15 novembre 2013) qui conclut qu’« il y a des motifs de croire que la contrebande de tabac et le blanchiment de capitaux qui portent atteinte aux intérêts financiers, entre autres, de l’Union européenne  ont cours à Gibraltar ».

« Concrètement », explique le quotidien espagnol El País dans un article du 10 août, « l’Olaf a demandé au procureur général espagnol de lancer des poursuites judiciaires appropriées contre la contrebande de tabac et le blanchiment d’argent à Gibraltar ; et au représentant permanent du Royaume-Uni à Bruxelles de transmettre aux autorités de Gibraltar la même recommandation ».

GibraltarCette décision est un « triomphe » pour Madrid, qui avait justifié le durcissement des contrôles douaniers avec Gibraltar en août 2013 (voir Lemondedutabac des 6, 7 et 14 août 2013) par l’existence d’un trafic de contrebande de cigarettes. Ces contrôles renforcés irritent Londres et Gibraltar, qui les jugent politiques et disproportionnés.

De son côté, l’enclave britannique maintient depuis un an des blocs de béton sur les fonds marins de la baie d’Algésiras – avec pour objectif annoncé de créer des récifs artificiels –, afin d’empêcher le passage des pêcheurs espagnols.

Pour Madrid, les plus de 110 millions de paquets de cigarettes importés depuis Gibraltar en 2012 (117 millions en 2013) « ne correspondent pas à sa population (moins de 30 000 habitants) et constituent la preuve palpable qu’une grande partie de ce marché est utilisé pour la contrebande ». Quelque 19 % du PIB de Gibraltar proviennent de la vente de tabac.